Se mettre à l’abri des crues tout en bénéficiant des ressources de la rivière conduit les fondateurs du village à l’implanter sur un promontoire au confluent des rivières Hileau et Lesse.
En contre-haut du lit majeur
Neiges et pluies intenses d’hiver ou orages d’été, la Lesse est coutumière de débordements intempestifs. Sa large plaine alluviale à hauteur du village facilite l’étalement saisonnier des eaux transformant les prairies qui la bordent en marécages quasi permanents. Sans les techniques dont la Révolution industrielle les dotera, les villageois se voient contraints de bâtir au-dessus de la ligne de crue. Seul le meunier vit les pieds dans l’eau.
Une rivière bienfaitrice
A coté de ses sautes d’humeur, la Lesse joue un rôle essentiel dans la subsistance des paysans. C’est de ses prairies bordières que vient le foin indispensable à l’hivernage du troupeau. Mais c’est aussi grâce à son courant que des trains de bois d’origine ardennaise peuvent transiter jusqu’à la Meuse. Et même des bateaux à fond plat, à faible tirant d’eau, peuvent y naviguer lorsque le débit le permet.
Pavage naturel
Ce qui fait la qualité d’un gué, ce n’est pas tant sa faible profondeur d’eau que la garantie d’y trouver un point de passage en dur. Pour éviter l’enlisement de son équipage, le charretier recherche les hauts fonds tapissés de graviers pour franchir le courant. Les ilôts caillouteux, déposés au débouché d’un affluent aux eaux rapides, ont leurs faveurs.
Des points de passage stratégiques
Le transport charretier, qui s’est généralisé depuis le 7e siècle dans nos contrées, conditionne le choix des itinéraires terrestres. Les gués fixent les points de passage sur les cours d’eau. Mais une fois les eaux traversées, reste l’obstacle des versants. Les voies ouvertes par l’érosion des petits affluents se révèlent déterminantes quand il s’agit de rallier le plateau depuis les rives de la Lesse. L’Hileau offre cette opportunité et a pesé sur le choix du site pour l’implantation du village.
Un plan en arête de poisson
L’axe principal du village, la rue Grande, suit la ligne de faîte du promontoire sur lequel le centre historique d’Houyet a pris place. C’est la voie qu’empruntaient jadis les chariots pour rallier les terres de cultures. Sa pente maximale, inférieure à 10 %, ne constituait pas un obstacle pour les attelages. De courtes rues, souvent en cul-de-sac, se greffent perpendiculairement à cette dorsale centrale conférant au plan du village une allure de gigantesque arête de poisson.
Un promontoire étroit
Entre Lesse et Hileau, la largeur du promontoire qui domine le confluent n’excède pas les 300 m. Son axe central s’élève en pente graduelle du confluent vers le sud. Ses flancs orientaux et occidentaux, par contre, sont quasi abrupts. Ils correspondent aux versants courts et raides qui plongent vers les fonds de vallée de la Lesse et de l’Hileau.