Maison communale, écoles, nouvelle église… Au cours du 19e siècle, l’équipement collectif du village se renouvelle et se complète.

La commune domine la paroisse

L’indépendance de la Belgique portée par la bourgeoisie libérale s’est accompagnée d’une laïcisation de la vie villageoise. Le bourgmestre et son collège président désormais aux destinées de la commune. Ils représentent l’autorité de l’état qui s’est substituée à celle de l’aristocratie et du clergé qui, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, gouvernaient les corps et les âmes… La maison communale symbolise ce nouveau pouvoir. Initialement localisée à côté de l’église, elle migre ensuite le long de la chaussée de Givet. Elle occupe ainsi la position centrale du village dont le centre de gravité s’est déplacé au nord avec la création du quartier de la gare.

Une nouvelle église qui en impose

Construite en 1851-52, avec le soutien de Léopold Ier, l’église actuelle remplace le sanctuaire du 15e siècle rasé pour faire place à un édifice monumental. Cette nouvelle église est dédiée à Marie, Notre-Dame de l’Assomption. Deux vitraux remarquables, situés dans le chœur, évoquent le couronnement de la Vierge suivi de son élévation dans les cieux. C’est en présence du roi Léopold Ier que l’église est consacrée. A cette occasion, il offre deux tableaux de maître que l’on peut encore admirer dans l’église ainsi qu’un voile de mariage, attribué, selon les rumeurs, à son épouse la reine Louise-Marie.
Deux décennies avant le retour du parti catholique au parlement national (1870), Houyet procède à la « rechristianisation » des campagnes. Les paroisses, voyant le nombre de fidèles doubler en un siècle, font construire des églises toujours plus vastes. La hauteur des clochers rivalise avec la maison communale, réaffirmant l’autorité de l’église sur la vie villageoise.

L’éducation, fer de lance de la nouvelle citoyenneté

Bien que rendu obligatoire jusqu’à 14 ans dès 1914, l’enseignement se généralise dans tous les villages à partir de 1831. Dès 1839, une école est mentionnée à Houyet. Elle est établie à côté de l’église, probablement dans l’ancienne maison communale. En 1865, une nouvelle école est inaugurée rue Saint Roch, à mi-chemin entre la gare et le village. Un siècle plus tard, elle laisse la place à la nouvelle maison communale en déménageant dans ses nouveaux locaux du quartier de l’Hileau.

Des conditions de vie déplorables

« Les maisons sont bâties en torchis, revêtu extérieurement de planches mal jointes et déjà altérées par leur vétusté … les pièces sont petites, encombrées de meubles sales et de provisions malodorantes. … les écuries sont adossées aux pièces de vie dont elles ne sont séparées que par un mauvais mur qui n’empêche pas l’odeur fétide de l’urine animale d’y pénétrer. »

Assainir les eaux pour lutter contre le choléra

Les épidémies de choléra de 1832, 1848 et 1866 font plus de 70 000 victimes en Belgique. L’impact dans la province de Namur, peu peuplée, est moindre. Cependant, tous les villages sont soumis aux mêmes mesures : séparation des eaux usées et des eaux propres, enfermement des sources et installation de pompes publiques, aération des maisons, blanchiment des murs internes à la chaux, surveillance de l’écoulement des urines et des fosses d’aisance…