En raison des contraintes techniques imposées par le chemin de fer, la gare est établie à plus d’un kilomètre du centre. La rue de la gare assure la liaison entre le nouveau quartier et le centre historique.

Une nouvelle grand’rue

En 1894, lorsque la gare est créée, le village a digéré l’explosion démographique ayant triplé la population. C’est ce qui explique la lenteur de l’urbanisation du tronçon de la chaussée de Givet. Celle-ci relie le village historique et la gare, établie à plus d’un kilomètre. Il faudra attendre l’entre-deux-guerres pour que la jonction soit totalement établie. Néanmoins, le nouvel axe de circulation s’avère attractif pour les commerces et les services et devient l’un des plus fréquentés.

Une architecture urbaine

L’architecture du bâti bordant le tronçon de la chaussée de Givet menant à la gare, tranche par son caractère urbain. Aucune trace d’anciennes activités agricoles et essentiellement des bâtiments résidentiels ou de services. Les plus anciens ont été édifiés dans le style éclectique. Le cordon bâti ne sera complété que dans l’entre-deux-guerres par des bâtisses modernistes.

Une ligne ferroviaire techniquement complexe

Le chemin de fer est allergique à la pente, pas plus de 1,5 %, soit l’inclinaison d’une plage de sable soumise aux marées. Le long de la Lesse ou de l’Hileau c’est parfait, pour peu que l’on y construise une assiette solide à l’abri des crues. Mais ces vallées, surtout celle de la Lesse, sont sinueuses. Impossible d’y inscrire les courbes de minimum 180 m de rayon exigées par les premiers convois roulant pourtant à seulement 40 km/h ! C’est donc à coup de tunnels, de tranchées, de remblais et de viaducs que le train vaincra la Lesse. Mais à quel prix ?

L’une des dernières lignes

La ligne Dinant-Bertrix est l’un des maillons de l’Athus-Meuse construit pour relier le bassin sidérurgique lorrain (Athus) et les bassins charbonniers liégeois et hainuyers. Envisagée dès 1870, il faudra attendre 1895 pour que le tronçon Dinant-Bertrix via Houyet soit mis en service et, 1899 pour que la liaison Tamines-Athus soit effective. La ligne Dinant-Houyet est l’une des dernières lignes construites. Ce fût aussi l’une des plus coûteuses avec celle de la Molignée.

Le centre de gravité se déplace

Suite au développement du quartier de la gare, la chaussée de Givet devient l’axe principal de la commune. Elle détrône la rue Grande qui constituait alors l’épine dorsale du village. Dès la fin du 19e siècle, certains équipements collectifs sont déplacés comme l’école. Au 20e siècle, la nouvelle maison communale est construite à l’emplacement laissé libre par l’école. Celle-ci se situe dorénavant rue de l’Hileau.

Un vecteur de modernité

Avec la création des chaussées de Neufchâteau et de Givet entre 1830 et 1853, l’arrivée du chemin de fer à la fin du 19e siècle met fin à l’isolement d’Houyet. Les lignes ferroviaires garantissent une liaison rapide et peu coûteuse avec toutes les régions et villes du pays. Les contacts avec le monde urbain amènent de nouvelles idées faisant mouche au village. Les styles architecturaux en vogue en villes font leur apparition dans le quartier de la gare et la vie « moderne » gagne sans cesse de nouveaux adeptes. Le monde paysan s’étiole, Houyet entre dans la sphère urbaine.