La fontaine est située au fond d’une cuvette orientée au nord-est, drainant les eaux d’un plateau qui domine les vallées de la Lesse. Un petit ruisseau a pris naissance quelques encablures en amont. Un puits a été creusé au début des années 1800, fin 1700. Lors d’une séance du conseil communal en mars 1859, il est envisagé de construire une nouvelle fontaine suite à la pénurie d’eau potable au cours des années 1857 et 1858.
Un nouveau captage plus profond fut creusé non loin du précédent (lors de sa séance du 20/07/1860, la Députation Permanente accepta l’adjudication pour les travaux de construction d’une nouvelle fontaine au prix de 800 FB).
L’aspect actuel est le résultat d’une modernisation entreprise vers 1900. Les deux bacs en pierre alimentés chacun par leur propre pompe manuelle proviennent de la firme W. Garvens d’Anvers. Nous ignorons toutefois si l’abreuvoir circulaire est contemporain à cette rénovation. N’étant plus utilisées ni entretenues depuis 1960, les pompes sont bien sûr en panne. On y venait encore chercher cette eau pure et fraîche pour solidifier le beurre dans les moules afin de faciliter l’emballage dans ce papier si caractéristique. Le moyen de ramener l’eau était toujours celui utilisé depuis des siècles : LA PALANCHE. La palanche transversale, utilisée lorsque les sentiers n’étaient pas trop étroits, était sculptée en fonction des épaules de l’utilisateur (trice) et étaient dès lors un objet très personnel.
Les travaux destinés à doter le village de la distribution de l’eau courante débutèrent au cours de la seconde guerre mondiale (le château d’eau date de 1943). En juin 1946, les travaux de réfection de la voirie détériorée par la pose des conduites d’eau furent confiés à Jules Gillet de Malvoisin pour la somme de 66.800 FB. L’équipement de la station fut mis en adjudication peu après. Cependant, la distribution ne sera opérationnelle qu’en 1949. Le captage est réalisé dans les bois (près de « Sur le Hé »). L’eau est ensuite amenée au château d’eau implanté le long de la route de Mesnil. Au cours du 19ème siècle, le village occupa progressivement la crête partageant la vallée du ruisseau et celle d’un méandre de la Lesse. Il s’étendit également sur le versant droit de la petite vallée puis sur le plateau.
Avec la création de la nouvelle place, l’endroit fut nettoyé et aménagé afin de redonner à cet espace patrimonial son lustre d’antan et sa convivialité même si on n’y fait plus la lessive et si on n’y échange plus les petits potins. Malheureusement, ce lieu qui dégage autant de quiétude que dans un sanctuaire, n’a nullement sensibilisé les quelques vandales oisifs qui dégradèrent les installations dans les années 1980.
Il est aujourd’hui, à nouveau, un lieu privilégié de quiétude.